Revoir urgemment les projets de renouvellement urbain des quartiers populaires

Nous en parlons régulièrement en commission ou en conseil ici même : la question du logement social et du renouvellement urbain est un enjeu crucial pour nous, élu.es métropolitains, à l’heure où il n’a jamais été aussi difficile de se loger lorsque l’on est précaire. Vous le savez: nous manquons de logements sociaux sur la MEL. En 2022, d’après l’ADULM, on comptait 10 100 attributions de logements sociaux pour 62 700 demandes. Soit plus de 52 000 demandes restées en attente. A cela, s’ajoute les projets ANRU, qui prévoient des démolitions (et déconstructions partielles) de logements sociaux dans des temps contraints. Et là, ce sont les habitant.es qui nous en parlent le plus. Pour notre groupe, pas une semaine ne se passe sans que nous soyons interpellés par des habitant.es des quartiers ANRU. Les démolitions et relogements inquiètent.
Changer de quartier, changer de vie, voir son logement détruit, craintes de ne pas revenir, … les inquiétudes sont nombreuses. D’autant qu’à cela, s’ajoute une impression de ne pas toujours être entendu, de ne pas être compris, de n’avoir aucune influence sur des projets dessinés par d’autres pour d’autres, malgré les consultations obligatoires. A cela trois exemples :

  1. Celui de l’ALMA à Roubaix où l’opposition à la
    destruction de cette cité reste forte. Malgré une pétition réunissant 19
    000 signatures, malgré les tribunes d’habitants et une mobilisation qui ne
    faiblit pas, le projet ne semble pas être modifiable. Ironie, cette cité
    est le symbole historique de l’appropriation des enjeux urbains par les
    habitant-es, fruit d’un dialogue dans les années 70-80 entre la mairie et
    les riverains. Aujourd’hui, plutôt que la concertation, les murs et les
    drônes de la Préfecture.
  2. Celui des Aviateurs aux Bois-Blancs à Lille où
    trois barres sur six sont prévues à la démolition. Les habitant.es ne
    cessent d’alerter sur le fait qu’ils souhaitent une réhabilitation plutôt
    qu’une démolition, une préservation des logements sociaux et le maintien
    sur place des habitant.es qui le souhaitent.
  3. Au-delà du logement aussi, par exemple au
    Blanc-Riez à Wattignies, où les demandes s’orientent vers plus de services
    publics (médecine de proximité, bibliothèque dans le quartier) non
    reprises dans le futur projet. Les habitant.es soulignent aussi de projets
    décidés à l’encontre de la demande des habitants (résidentialisations non
    souhaitées, déplacement d’un centre social 100m plus loin au milieu d’un
    actuel espace vert) et inquiétude n’ont pas trouvé écho dans la
    concertation.

A notre surprise, sur la question du logement, en
novembre dernier, le précédent Préfet s’est inquiété lui-même par un courrier
rendu public à l’attention de M. le Président du nombre trop élevé de
démolitions par rapport au nombre de logements réellement créés pour reloger
les personnes. Il a recommandé de « limiter les démolitions » et de
« veiller à ne pas fragiliser les ménages relogés ». Sur ce sujet du logement, les avis semblent donc être
partagés.

A la vue des nombreuses interpellations d’habitants, notamment sur les démolitions (mais pas que)Vu l’alerte du précédent Préfet qui alerte la question des logements. Vu le nombre très important de demandes de logements sociaux sur la MEL, Plusieurs questions Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président :

  • Quel est l’état aujourd’hui des négociations avec
    la Préfecture, le nouveau Préfet, sur l’arrêt ou la révision des
    démolitions notamment dans les quartiers précités de l’ALMA et des
    Aviateurs ?
  • Quelles possibilités réelles d’inflexion des projets suite à l’interpellation de plusieurs collectifs d’habitant·es ;
  • Quelle prise en compte de la parole des habitant·es dans les projets ANRU via leur participation aux processus obligatoires de concertation ?

Je vous remercie.

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