Monsieur le Président,
Dans la nuit du 11 au 12 février 2021, un incendie s’est déclaré sur le campement de la Cruppe à Villeneuve d’Ascq où vivent des personnes sans-abri. Six cabanes ont été détruites et les habitant·e·s ont dû fuir. Un blessé léger est à déclarer. Les familles présentes sur place ont tout perdu, y compris leurs documents administratifs. Actuellement hébergées à l’hôtel, ces personnes dépendent des dons et du soutien des associations et leur situation sociale reste extrêmement précaire.
Ce nouveau drame survient quelques mois à peine après l’incendie s’étant déclaré sur la friche St Sauveur à Lille, le 9 décembre 2020, où résidaient alors une quarantaine de personnes. Là aussi, des baraques et des documents administratifs furent détruits.
Le froid pousse en effet les personnes sans domicile à devoir prendre des risques pour garantir leur survie. Malgré la mise en place du plan Grand Froid (qui arrive bien tardivement), nous nous interrogeons sur les solutions offertes aux nombreuses personnes en situation de précarité sur la métropole. D’autant que l’hébergement à l’hôtel reste une solution insatisfaisante en ce qu’elle n’offre pas de conditions de vie dignes durables : surpopulation, impossibilité de cuisiner et de s’isoler, etc. Une solution qui est également coûteuse et non susceptible de contribuer à l’insertion des personnes.
N’attendons pas un drame pour agir.
Monsieur le Président, notre question est simple : dans ce contexte d’urgence sociale et de froid, quelles sont les mesures concrètes mises en place par la MEL dans les campements actuellement recensés et quel est le travail développé avec l’État sur cette question ? Au-delà de ses compétences, notre Métropole peut porter une voix publique de poids pour la lutte contre le mal-logement auprès de l’État. Monsieur le Président, avez-vous l’intention d’interpeller le Préfet en faveur de la prise de mesures fortes, comme la réquisition de logements ou de bâtiments vides ?
Nous, élu·e·s métropolitains, avons voté en octobre dernier la démarche d’une contractualisation avec l’Etat autour d’une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, dont l’un des axes principaux est l’accélération de l’accès au logement des publics les plus précaires, ainsi que le cofinancement et la mise en œuvre de premières mesures d’urgence pour l’année 2020. Parmi les actions annoncées, étaient inscrites la captation de logements abordables dans le parc privé et la résorption des bidonvilles. Dans ce contexte d’urgence, qu’en est-il de sa mise en place concrète sur le territoire métropolitain ?
Notre groupe – Métropole Ecologiste Citoyenne et Solidaire – rappelle qu’il sera particulièrement vigilant au respect de la dignité humaine et à la mise en place de solutions territoriales adaptées aux besoins constatés.