Messieurs le Président, le Vice-Président, Chers collègues
Comme l’année dernière, notre groupe Métropole Ecologiste Citoyenne et Solidaire soutient et soutiendra toutes les initiatives qui visent à éradiquer la pauvreté sur le territoire métropolitain.
Si nous ne sommes pas dupes face à un gouvernement qui développe ce type de politique contractuelle au niveau local tout en diminuant les APL et l’accès aux allocations chômage au niveau national (c’est le fameux « en même temps »), nous saluons l’avancée des travaux tenus depuis l’année dernière.
Pour rappel, la MEL c’est 20 % des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté et 1 habitant sur 5 qui habite dans un quartier prioritaire de la Politique de la Ville. Beaucoup reste donc encore à faire.
1) Sur le volet Logement d’Abord, nous restons particulièrement vigilants – vous le savez – à la question de la résorption des bidonvilles. Nous nous sommes collectivement fixés un objectif à cinq ans. Et je le disais il reste beaucoup à faire.
Nous renouvelons notre appel pour un ramassage régulier des déchets et pour un accès à l’eau potable inconditionnel dans les campements. Le service public, surtout lorsqu’il est nécessaire à la survie, ne peut être aléatoire. Nous sommes également inquiets face à la situation sanitaire de certains habitants et de l’accès aux soins en période de crise sanitaire, y compris de l’accès à la vaccination.
Mais cela relève de la gestion des bidonvilles existants et non de leur résorption. Pour aller plus loin, l’accompagnement des ménages dans leurs démarches d’insertion et leur orientation vers des dispositifs d’hébergement est nécessaire. Nous ne comprenons pas que ces actions puissent être supprimées de cette stratégie pauvreté, alors qu’elles étaient présentes dans le programme d’actions 2020 et restent indispensables. Ces dernières semaines, des expulsions sans solutions de relogement se succèdent dans la métropole. L’attitude de l’État à l’égard des habitants des bidonvilles est insupportable pour ceux et celles qui la subissent. Cette attitude met à mal le travail des associations de terrain dans leur accompagnement quotidien et la scolarisation des enfants.
Sur la question de l’hébergement des femmes victimes de violences que vous évoquez dans la délibération, nous demandons – à minima – le respect de la convention d’Istanbul – dont la France est signataire – qui prévoit un hébergement pour les victimes de violences pour 5000 habitants (soit 240 sur la MEL). Le compte n’y est pas encore : vous indiquez un total de 158 places, soit quasiment 100 de moins. Fixons nous donc cet objectif pour les années futures.
Sur ce point, et nous l’avons déjà signalé en commission, il nous semblerait plus pertinent d’intégrer cette proposition au plan d’actions du CMSPD plutôt qu’à la stratégie pauvreté. En effet, les violences conjugales ou faites aux femmes touchent toutes les catégories sociales sans distinction.
2) Sur le volet Jeunesse, la vision de parcours nous paraît être la bonne. Uniformément, les jeunes ont été frappés par la crise sanitaire et ses conséquences sociales. La volonté de travailler sur les sorties de l’ASE, sur l’insertion post FJT, sur l’accompagnement des étudiants est des points intéressants à développer. De la même manière, l’action en lien avec les clubs de prévention et sur le décrochage scolaire répond à de véritables besoins locaux. Nous la saluons.
3) Dernier volet : celui de l’équité territoriale. Parce que si nous voulons être une métropole solidaire, mesdames et messieurs les élu.e.s, tout le monde – sans exception – doit participer à cette politique publique primordiale. Toutes les communes doivent se sentir concernées car rappelons-le « le contraire de la misère, ce n’est pas la richesse. Le contraire de la misère, c’est le partage ! ». Ainsi, il est nécessaire de nous appuyer sur une vision collective et métropolitaine de la lutte contre la pauvreté afin de garantir l’accès de toutes et tous aux droits.
Et cela commence par respecter le cadre légal, comme pour la loi SRU n’est-ce pas. Je pense ici à certaines obligations des communes qui ne sont pas toujours appliquées – je ne vais pas citer, ni cibler – mais nous avons trop de retours sur des dispositions légales non appliquées en matière de lutte contre la pauvreté.
L’équité territoriale doit aussi concerner le développement et la répartition des hébergements d’urgence sur l’ensemble du territoire métropolitain (problématique non abordée dans la présente stratégie). Les places manquent, alors que notre Métropole compte 3000 personnes sans abri. N’acceptons pas de laisser un hiver de plus des personnes dehors. Il serait également intéressant qu’un travail commun soit mené sur la prévention des expulsions avec l’ensemble des bailleurs sociaux afin d’éviter que de nouveaux métropolitains se retrouvent sans logement.
Nous voterons pour cette stratégie et nous serons attentifs à son application uniforme sur le territoire communautaire.
Je vous remercie.